De la vie de l’autre à la mienne
Certaines personnes écrivent des livres pour raconter leur histoire.
Ils ont traversé l’enfer et soudain, tout à fait sens.
Chaque seconde, chaque rencontre,
chaque moment de vie arrive
comme la pièce parfaite de leur chemin de vie.
Ils ont besoin de témoigner,
les uns pour nous donner confiance
les autres en pensant que leur chemin est valable
pour tous et pourra sauver tout le monde.
Leur trésor à partager c’est cette joie de devenir enfin
et pleinement eux-mêmes.
Nous sommes sur nos propres chemins.
Nous ne voyons pas encore le sens
car au lieu d’accueillir tout
comme une succession d’événements qui a un sens
et nous mène au dénouement de notre histoire
nous sélectionnons ce qui nous semble aller
vers la fin que nous pensons la meilleure.
Dans cette recherche de fuir ce qui nous déplaît
ou d’aller vers ce qui nous plait,
nous lisons leur livres, avec espoir,
avec envie ou bien la détermination de reproduire…
« Ce qui a marché pour lui
marchera peut être pour moi ! »
Pourtant ces écrivains qui témoignent
n’ont rien « fait » de spécial.
Ils ont juste vécu leur vie telle qu’elle se présentait,
d’instant présents en instant présents.
Ils relatent les bons moments comme les moments de douleur
et le désespoir qu’ils ont accepté de ressentir,
le fond du gouffre qu’ils ont accepté de toucher
la nuit noire de l’âme qu’ils ont traversée.
C’est une fois les nuages percés et l’eau tombée
que le soleil est apparu et que les choses se sont transformées.
D’ailleurs, de Bouddha à Jesus en passant par Amma,
aucun sage, aucun être éveillé n’a eu le même parcours.
Ils ont tous été eux mêmes pleinement
dans les bons moments comme dans chaque petite mort
qui conduit à une renaissance, plus large, plus lumineuse
et plus confiante encore…
Et si chaque chemin de vie nous était propre ?
Comme chaque partie d’un jeu où chaque scénario de film est unique.
Et si c’était là tout l’intérêt de la vie :
venir être Soi dans toutes ses dimensions ?
Et si m’accepter tel que je suis dans chaque instant présent
me permettait de baisser en pression
et de ne plus être cet être réactif, excessif voire agressif
mais de découvrir qui je suis sous la peur du jugement et du rejet ?
De poser des mots pour cocréer le lien a l’autre
de façon douce et ajustée,
pour être aligné avec ce que je sens de moi
– même si j’ai pu dire l’inverse trois jours avant d’ailleurs…?
Et si en plus de ce merveilleux cadeau,
m’aimer telle que je suis,
même dans les pires moments,
et surtout dans les pires moments
me permettait de ne plus jamais juger quiconque ?
De comprendre que oui, selon les contextes, les peurs, l’enfance,
l’état de fatigue, les croyances, je comprends que ça puisse arriver.
Et si c’était par ce même amour,
la même compassion envers l’autre que j’ai eu pour moi
que l’autre pouvait à son tour s’apaiser, cesser de se défendre,
de contre-attaquer et sentir alors dedans ses propres peurs
et les injustices d’enfant à l’origine de sa colère et de son agitation intérieure
qui ont fait de lui cette caricature de lui-même,
qui d’habitude, me touchait si fort ?
Alors, je pourrais moi aussi écrire un livre pour témoigner :
« Tout ce qui m’est arrivé n’était pas un hasard,
ça m’a mené tout droit au paradis
et j’emmène tous les autres avec moi aussi »