De la suffisance à l’excellence
Ravie de ma dernière découverte
« juste à être moi »
Je pars à la superette et j’achète plein de trucs à manger.
Je m’affale dans le petit lit de la cabane.
J’ouvre Netflix et je regarde un film.
en mangeant des Tuc et des Balistos.
Il est tard et je l’ai déjà vu
mais je suis ravie, confiante, satisfaite
… suffisante.
Le lendemain, je me réveille
à 5h30, comme tous les jours.
Mais cette fois je suis fatiguée
et j’ai la bouche pâteuse…
Pas envie de faire du yoga au lever du soleil…
Je me sens mal.
Carte au trésor.
« Comment c’est de vivre ça ?
-Tu me saoules… laisse moi dormir !
-Comment c’est quand tu te couches tôt
et que tu manges biogénique ou bioactifs ?
-Je me sens forte, je me lève facilement
et j’ai plaisir à mettre mon corps en route.
Voilà t’es contente ?
-Comment c’est quand tu te « mets en route »
tôt le matin ?
-J’ai l’esprit clair, je sais quoi faire.
J’ai des intuitions et j’attire
des synchronicités de dingue
genre le film Limitless.
Tout devient facile et
je suis de fin bonne humeur.
La vie est top.
-Alors ?
-Alors quoi ? Je croyais que je pouvais être juste moi !
-Et quel est ce Toi que tu veux être ?
-Quoi, je dois être parfaite c’est ça ?
-« Parfaite » est un mot qui juge
à partir d’un idéal établi et extérieur.
Il ne s’agit ni d’être parfaite,
ni d’être « juste » toi
Il s’agit d’être le Toi Juste.
Ce que tu souhaites vivre le plus
lorsque tu te souviens
que tu as le droit à tout.
Etre le Soi « Juste », centré,
authentique, sincère avec lui-même
sans se limiter, ni se suffire.
Etre juste avec Soi,
c’est quelque chose qui se ressent.
C’est intérieur. Là, tout de suite, dedans…
-Je comprends rien…
-Lève toi et va faire ton yoga au bord du lac.
Tu sens en toi que c’est ce qui est juste ».
Je me lève et je m’habille.
Je prends ma Twingo et
je roule jusqu’au lac de Lamoura.
Je me gare dans le silence du matin
et je marche lentement jusqu’au lac.
Le jour se lève à peine…
La forêt est dense et puissante
L’eau du lac est totalement immobile… un miroir.
J’en prends plein les yeux.
Soudain, un héron s’envole et traverse le lac
Ses ailes battent dans un mouvement lent,
large et majestueux, frôlant la surface de l’eau…
Mon corps vibre.
Ce spectacle éveille tous mes sens…
Je me sens pleine de gratitude
d’être venue jusque là.
Je marche sur le chemin le long du lac.
Soudain à droite, je vois une table de pique-nique
couverte de bouteilles d’alcool vides.
A côté, deux tentes fermées et silencieuses.
« Ils ont dû faire la fête…
-Oui, et il n’y a pas à juger.
Chacun fait de sa vie ce qu’il veut,
à chaque instant.
Tu es libre de choisir ce que tu veux vivre.
Il n’y a ni bien, ni mal.
Chaque instant est l’occasion
de construire le présent
que tu veux comme passé
de sorte de n’avoir aucun regret.
De prendre le chemin du futur
que tu veux être le tien.
Tu es libre de faire la fête et la grasse matinée
ou te lever à 5h30 et venir contempler
ce paysage incroyable… »
Soudain un poisson brise la surface de l’eau
saute sur lui-même et replonge.
Les larmes me montent aux yeux…
…c’est à couper le souffle.
Je regarde les tentes
et je pense à ce que mes choix de la veille
ont failli me faire manquer.
« Ta vie est une œuvre d’art
Pour en faire un chef-d’oeuvre
pose chaque mot, chaque acte
comme un peint un tableau
comme on interprète une musique :
présent, conscient, joyeux, précis.
-Mais c’est chiant…
-Quoi donc ?
-De toujours faire « ce qui est bon pour moi »
-Ah bon ? C’est comment ?
-C’est pas drôle. Ça manque de vie.
-Ah bon ? Ce paysage manque de vie ?
-Non… mais… J’ai la sensation d’obéir. De pas être libre.
Je suis grande, j’ai envie de faire ce que je veux !
-Et qu’est ce que tu veux ?
-…
-C’est normal, de trouver ça chiant.
On n’enseigne pas aux enfants à expérimenter eux-mêmes
puis à choisir l’expérience la plus agréable.
On les force, on les contraints par la menace,
sous couvert d’éducation « pour leur bien ».
Le corps assimile alors tout ce qui est « bien »
à une expérience de soumission forcée.
Or, le corps, le cerveau limbique plus précisément,
mémorise par les émotions et l’expérience.
En plus, l’enfant voit l’adulte
faire tout le contraire de ce qu’il dit.
Alors une fois adulte, à son tour,
il fait tout le contraire !
Tu n’as pas à être « mieux »
au sens où tu ne serais « pas assez ».
Tu peux être mieux que ce que tu es
par envie. Par amour pour toi et pour ta vie.
Choisir ce qui te fait te sentir mieux,
consciente, présente, apaisée,
claire d’esprit, inspirée, enthousiaste,
pleine de joie et maître de ton destin.
–Et si j’y arrive pas, si ça bloque ?
-Alors, c’est simplement qu’il y a
une carte au trésor à faire avant d’y accéder… »
La montagne et le ciel se reflètent
parfaitement sur la surface du lac…
Ma poitrine semble prête à exploser.
Je sens la vie partout.
Je fais mon rituel du matin face au lac.
pas parce que c’est bien
mais parce que ça me fait du bien.
Je savoure chaque seconde,
les yeux grands ouverts.
Apaisée et nourrie, je reprends la route
alors que les fêtards émergent doucement…
A mon retour, je n’ai pas envie de télé, ni de balisto.
Je n’ai pas envie de trainer ou ne rien faire.
J’ai envie d’écrire… « travailler »
Voilà, j’ai trouvé la clé,
le trésor de la carte d’aujourd’hui :
Je n’ai pas à être mieux qu’un autre.
En revanche, je peux choisir d’être mieux, moi.
Dis comme ça, le choix devient facile :
je ne me sens pas jugée, nulle,
comparée ni inférieure.
Je me sens aimée de l’intérieur
et j’ai envie d’honorée l’être en moi
qui tend à cette vie,
belle comme une oeuvre d’art.
Je rentre à la cabane.
Tiens ? Les clés ! Je les ai retrouvées…