De la lutte à la paix
Divorcer…
…le mot que je redoutais.
Divorcer
Aller voir partout, les idées de bien/mal.
Traverser mes peurs, tout visiter, dépasser,
pour tout dépolariser.
Retrouver soudain mon centre, ce Soi ajusté, le libre arbitre,
libre de toute idée préconçue et de toute croyance limitante.
Divorcer
« Elle pensait qu’il allait changer,
Il pensait qu’elle allait rester »
lui a dit notre thérapeute…
Ça veut dire quoi ça ?
Qu’il ne va pas changer ?
Que ça ne sert à rien de rester ?
Divorcer
Chacun a l’impression de faire au mieux
pour contenter l’autre
selon sa vision du « mieux ».
Aucun ne vit la vie qu’il veut.
Les deux ont l’impression
de ne prendre que des reproches
et que tout ce qui va mal dans leur vie
vient finalement de l’autre.
Ils commencent à saturer,
les enfants entendent crier.
Divorcer
A force d’essayer de lisser sa vie à lui,
et répondre à es attentes,
elle n’existe plus dans sa vie à elle.
Elle se gorge de haine et de rancoeur.
A force de lisser la vie des autres
il n’existe plus dans sa vie à lui.
il n’a plus rien à donner
plus de patience, plus de passion
quand il rentre à la maison.
Il veut juste être tranquille
et qu’on ne vienne pas l’ennuyer
Il se gorge de haine et de rancoeur…
…et réciproquement.
C’est un cercle sans fin
dont ils n’ont pas conscience.
Le couple se rend malheureux
à force de sacrifice de soi.
Divorcer
Je n’ai pas les moyens de le quitter
je vais devenir pauvre…
Mais on ne reste pas ensemble
pour une question d’argent.
Divorcer…
Traverser la honte de renoncer
à être de ceux qui franchissent ensemble
la ligne d’arrivée :
la grand-mère avec le grand-père.
Divorcer…
« C’est tellement dommage,
il suffirait de si peu »
Renoncer à vouloir régler les problèmes de l’autre
comme si ça changerait quelque chose.
Lui rendre la responsabilité de sa vie.
Renoncer aussi à la culpabilité
de croire que tout est de ma faute.
M’alléger…
Affronter
La peur du jugement, le rôle du « méchant »
celui/celle qui renonce, qui choisit la « facilité ».
alors que tant d’autres ont supportés des années
et ont continué d’avancer ensemble malgré tout.
En quoi est-ce plus facile
de reprendre les rennes de sa vie
et lâcher le confort matériel et celui des disputes
Qui me permette de penser que tout est de sa faute ?
Plonger
Dans l’inconnu total,
hors zone de confort
mais retrouver la liberté
du Loup sur le Chien attaché
« il m’importe, Monsieur, que de tous vos repas
je ne voudrais pas même à ce prix un trésor. .
Renoncer
à réussir là où d’autres ont échoué
aux histoires d’antan, aux happy-end,
aux “faits l’un pour l’autre”
aux flammes-jumelles, âmes soeurs,
« ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants ».
Divorcer
Le mot qui déchire rien que de l’écrire…
Pourquoi ? Pourquoi est-ce que
ça ne pourrait pas être ça
ma happy-end ?
Mourir
à cette part de moi qui s’accroche au lien
comme si elle ne survivrait pas
si l’autre n’est plus là.
Traverser
ce qui empêche de divorcer :
les « impossible », les interdits,
les inacceptables, les jugements,
les regards, les interprétations faciles
de ceux qui ne sont pas dans le couple.
On ne connait les gens que lorsqu’on vit avec
Carte au Trésor
Les peurs affluent, les unes après les autres.
J’accueille les sensations qui montent
les cris, les larmes qui évacuent mes espoirs,
les « encore y croire ».
Faire le deuil
de tout ce qu’on ne sera plus…
Renoncer à tout sauf à Soi.
Tenir bon dans sa décision.
Pleurer toutes les émotions.
Alors l’ambiance change dedans.
Ouvrir
le droit de dire non, de renoncer, d’abandonner,
de se tromper et recommencer
autrement, ailleurs.
Le droit à être vraiment aimé(e),
à la joie, à la paix.
Dépolariser mes croyances bien/mal
retrouver l’axe, le centre, le libre arbitre.
Réaliser :
Elle est dans le rôle de la fille
qui veut satisfaire son papa
pour enfin être reconnue et aimée.
Il est dans le rôle du fils
qui veut rendre fière sa maman
pour mériter enfin d’être vu et aimé.
Ce qu’ils se forcent à être
n’a rien à voir avec le besoin réel de l’autre.
Ils ne se voient pas,
Ils ne s’aiment pas eux-mêmes
Comment pourraient-ils s’aimer l’un l’autre ?
Ils rejouent chacun leur carte au trésor…
Respirer
L’amour n’implique aucun compromis.
S’il y a souffrance, haine ou colère,
il y a carte au trésor en toi.
Si tu ne ne veux pas aller la voir
alors partir devient une nécessité.
Et c’est aussi vrai pour moi.
Libérer
les enfants de cette croyance
qu’un couple c’est pour la vie,
qu’aimer puisse impliquer de souffrir,
subir ou renoncer à soi.
Transformer
pour eux, l’idée que la séparation est un échec
que l’échec est un problème
que le problème vient de l’autre.
Leur montrer que le couple permet
de se comprendre soi et d’évoluer
que se soit ensemble ou pas.
Incarner
l’idée qu’on vit parfois mieux heureux seul
que malheureux à plusieurs.
et la beauté qu’il y a
à savoir vivre seul.
affirmer que personne ne vaut
qu’on subisse quoi que ce soit.
Intégrer
la différence entre solitude choisie et isolement subi.
Etre pour mes enfants
ce que je voudrais qu’ils soient.
Jouer
à se séparer et découvrir avec quelle facilité
on peut redevenir amis.
Tout est simple
quand personne n’a plus à changer
pour qui que ce soit.
Quand on n’accuse plus l’autre
et qu’on se choisit Soi.
Quand on s’apporte à soi-même
ce qu’on attendait tant de l’autre.
Se retrouver
et découvrir la joie de rencontrer
des amis déjà divorcés.
Comprendre enfin leur choix
hériter de leur joie :
de retrouver un espace à soi, en soi,
où l’autre n’est pas.