L’ingérence et la liberté de sombrer
Les parents pensent
qu’être un bon parent
c’est avoir un enfant qui « va bien ».
S’il pleure ils se sentent mauvais parents.
Alors, ils s’inquiètent s’effraient : » Oh mon pauvre ! »
Ou ils nient : « Mais non, c’est rien, c’est pas grave. »
Ils le culpabilisent : « Je t’avais bien dit… »
Ils font honte : « Tu aurais dû… »
Ils conseillent : « La prochaine fois… »
Ils le disputent parfois : « c’est bien fait pour toi ! »
Bref, ils cherchent un raccourcis, une solution,
pour stopper cette expression de la douleur
et que cesse cette sensation désagréable
que font naitre en eux ses pleurs
quitte à mettre la « faute » sur l’enfant.
C’est comme s’il fallait un responsable à ce qui se passe.
Comme si la chute et la douleur était un problème
qui devaient être évité.
Comme si c’était leur faute, signe d’un manque de réactivité.
Comme s’il fallait faire quelque chose.
Alors qu’il suffit simplement d’être là
pour écouter et consoler
en laissant l’enfant traverser sa peine,
jusqu’à trouver en lui ses propre ressources,
ses propres solutions, pour la prochaine fois.
Difficile de laisser expérimenter,
au risque qu’il « aille mal ».
Pourtant, la douleur fait partie
du processus d’apprentissage :
expérience -> conséquence -> ressenti/douleur/pleurs,
-> réconfort -> nouvelle idée/ressource, nouvelle expérience…
-> réussite !
C’est le principe même de l’évolution.
En ayant peur de la douleur,
en voulant éviter l’expérience voire la punir
au lieu d’accompagner son enfant à « traverser » ce qu’il vit
pour en apprendre ce qu’il y a a retenir,
le parent veut l’éviter.
Alors, il rompt le processus.
Car en voyant la réaction du parent,
l’enfant mémorise dans son corps :
« douleur, pleurs = pas bien ».
Et il cherchera à son tour à l’éviter.
Une fois adulte, il aura développé
des stratégies d’évitement
pour ne rien sentir ou ne rien risquer.
Privé de nombreuses ressources
il vivra des blocages, retrouvera les mêmes problèmes…
…les cartes au trésor.
Mais surtout, en voyant ses parents réagir
il va reproduire et apprendre comment réagir lui.
Ainsi, face à la douleur des autres.
il va croire qu’aimer l’autre
c’est le plaindre, le culpabiliser,
ou lui trouver des solutions ou lui faire des reproches.
« C’est à cela que tu viens de mourir à l’instant.
L’angoisse de lâcher ce que tu pensais être juste
ce que tu pensais être « Aimer ».
– ok donc aimer, c’est ce n’est pas prendre soin de l’autre.
C’est s’occuper du lien*
Et donc prendre soin de soi avant de prendre soin de l’autre
sans quoi on ne se respecte pas, et personne ne le fera pour nous.
– Oui, si tu prends soin de l’autre et que tu t’oublies
tu vas finir par haïr l’autre et le lien va se rompre.
Tu vas lui en vouloir alors que ce sera ta responsabilité.
Et tu voudras divorcer.
– Ok, je vais essayer. Mais ça fait peur…
– Ah ? Comment c’est
de ne plus s’occuper de la vie de tes proches ?
De n’avoir plus aucune excuse
pour procrastiner tes rêves ? »
L’angoisse monte d’un coup si fort
que je m’effondre en larmes contre le saule pleureur.
Je laisse être cette nouvelle douleur
serrer mon corps tout entier…
« Notre peur la plus profonde
n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur.
Notre peur la plus profonde
est que nous soyons puissants
au-delà de toutes limites… »
Dit Marianne Williamson.
La peur passe, le corps s’apaise
Et je vois les choses autrement.
Il est temps…
(*merci Aline pour cette phrase magique).
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