De la peur à l’exploration
L’homme « prédateur »
La femme « princesse »
L’homme « dominant »
La femme « castratrice »
Le besoin de donner du plaisir
sans réussir à en prendre
ou bien d’en prendre sans même
penser à en donner.
Ce corps qui me bloque
et m’empêche de me laisser aller
ou bien me pousse à faire des choses
qui me dérangent…
Pourquoi ?
Pourquoi le sexe est-il si compliqué ?
Homme, on m’a fait croire que l’acte sexuel
était simple et évident, animal, automatique
que je ne suis pas cérébral
que je peux et dois réussir
à me dresser à chaque fois
et que c’est moi qui, seul,
ai la charge du plaisir de la femme
ou au contraire qu’elle est là pour me satisfaire.
Femme on m’a fait croire
que l’acte charnel était mal ou tabou
qu’il ne se faisait qu’avec l’homme
grâce à l’homme
que j’ai besoin de l’autre pour être bien
qu’il devait « prendre soin de moi »
ou bien que je devais être à disposition…
le « devoir » conjugal.
On m’a fait sentir qu’il était mieux
d’être vierge, prude, douce
que le reste est animal, sale(ope), rabaissant.
Et puis on m’a dit que pour être désirable,
Il fallait avoir telles formes ou tel corps…
Femme, j’ai peur de le froisser
de dire non, doucement,
pas comme ça, pas encore,
pas tout à fait, plutôt ainsi,
la regarde, comme ça…
ou bien peur de le choquer
en osant ce qui ne me choque pas, moi.
J’ai besoin qu’il m’aime
même forte, audacieuse et puissante.
Homme, je suis tellement
à disposition dans mon job,
que je n’ai plus rien à donner à la maison.
Plus de patience, plus de mots,
plus de temps, plus de romantisme,
plus de surprise, plus rien.
J’ai juste besoin de recevoir,
de sentir la vie me traverser…
C’est comme une pulsion,
un instinct de survie.
Femme, je suis tellement à disposition
de mon job, mon mari, mes copines,
ma maison et mes enfants
que je n’ai plus rien à donner.
Mon corps se ferme tout par tous les moyens
trouve des échappatoires :
fatigue, maux de tête, endométriose,
démangeaisons, sécheresse…
J’ai tant donné…
J’ai besoin de recevoir pour pouvoir me donner moi.
Et pas seulement…
J’ai besoin de me sentir vue, aimée
et reconnue de tout ce que je fais déjà pour lui
en dehors du sexe.
Pour faire confiance et m’abandonner,
j’ai besoin de sentir qu’il me désire moi
qu’il m’aime que je lui dise oui ou pas
que je ne suis pas juste un outil pour son plaisir.
J’ai besoin d’être en lien, en connexion, en phase,
de rires, d’être complices, d’échanger.
J’ai besoin de sentir qu’il me désir moi,
vraiment moi, mon âme, mon être tout entier
pas juste mon corps.
Homme, j’ai besoin de me sentir aimé,
soutenu même si je suis fragile, timide,
mal assuré, effrayé par ce corps si vibrant
que je connais si mal, parce que le plaisir ça s’apprend
et la femme elle-même ne le connait pas forcément.
J’ai besoin de sentir qu’elle me désire moi
que je ne suis pas juste un outil pour son plaisir.
J’ai aussi besoin d’avoir le droit d’assumer
mes envies de découverte ou d’exploration
sans être craint ou jugé.
J’ai envie d’une partenaire pour découvrir
ce champs infini et si méconnu qu’est la sexualité.
J’ai besoin qu’elle m’aime
même fort, audacieux et puissant.
Femme, j’ai peut-être
des fantasmes de violence et soumission
que je ne m’explique pas,
moi que le père a éduquée
par la peur, la colère, la menace,
voire avec des fessées
soit disant « pour mon bien ».
Pour supporter la peur et la douleur
de la part de l’homme supposé m’aimer
et m’enseigner ce qu’est l’amour,
à travers ses actes
j’ai mémorisé cette violence
comme désirable jusque dans ma chair.
Homme, j’ai peut-être des élans sexuellement
violents ou dominateurs
moi qui ai vu mon père disputer,
soumettre et taper comme si c’était normal qu’un homme,
parce qu’il est un homme
soit colérique et fasse mal « pour mon bien ».
Pour supporter la peur et la douleur
de la part de l’homme supposé m’aimer
et m’enseigner ce qu’est l’amour de l’autre,
à travers ses actes
j’ai mémorisé cette violence
comme normale jusque dans ma chair.
Ou bien c’est peut-être l’inverse
la femme dominante et l’homme soumis
quand c’est la mère
qui a été dure et violente…
Car oui, chaque chose
qui bloque mon lien charnel à l’autre
est simplement
une nouvelle carte au trésor
à venir faire en moi.
Rencontrer les souffrances, les peurs et les blocages
de mon enfant intérieur,
qui ne sait plus vraiment ce que signifie aimer.
Car on aime comme on a été aimé.
Rencontrer tout ce qui fait que je ne sais pas
me donner à moi même
et que je me retrouve à exiger des autres
ou bien au contraire à leur couper l’accès à moi.
Après quoi, la relation charnelle devient
naturelle, belle, simple, amusante,
intense, audacieuse et équilibrée…