Nous connaissons déjà le faux calme.
Celui qui est toujours souriant
« gentil », serein, avec tout le monde.
Quand il rentre à la maison
il/elle explose de colère sur ses proches
dès qu’ils ne sont pas ce qu’il/elle attend.
Il passe à l’extrême inverse
avec ceux qui l’aiment le plus,
ceux dont son enfant intérieur terrifié
n’a pas peur,
les seuls à qui il ose enfin dire non,
les seuls avec qui il ose poser ses limites,
comme un barrage qui lâche,
les seuls devant qui il/elle ne s’oublie pas.
Le faux calme est aussi colère dedans
qu’il est calme au dehors…
Et bien il y aussi la victime condescendante.
Vous savez cette personne
qui a l’air fragile, humble,
le « gentil » qui s’excuse de tout,
l’air petit, serviable.
A l’intérieur, elle n’en pense pas moins.
« Par derrière » ou en elle,
elle critique et dit du mal.
On la reconnaît car avec elle/lui,
on se sent fort, presque arrogant ou dur
jusqu’à se voir devenir bourreau
tant la personne a une énergie de petitesse
une sorte de certitude qu’elle mérite
de se faire conseiller, diriger, « houspiller »…
Ou bien au contraire,
on se sent jugé, évalué, observé,
sans pouvoir expliquer pourquoi.
Bref, le positionnement ne va pas.
On n’est pas dans l’égalité.
Cette personne a grandi dans un monde
où il n’est pas possible d’être vrai,
il faut être gentil.
Dans un monde où les adultes
« savent mieux » sans découvrir qui elle est
et ce qu’elle a à leur enseigner
par sa vision toute personnelle
nouvelle et pure des choses.
Des adultes donneurs de leçon, supérieurs.
Leur enfant intérieur ne s’est jamais senti reconnu.
Elle ne s’est jamais sentie
douée, vue, félicitée
pour qui elle est vraiment
si tant est qu’elle ait eu l’espace
de l’être un jour…
Alors, à l’extérieur, elle n’a pas confiance en elle,
ou bien elle ne prend pas le risque,
elle n’ose pas prendre sa place
voire s’excuse d’exister.
Avec ses proches, ceux dont elle n’a pas peur,
ou bien à l’intérieur d’elle-même
si la blessure est trop grave
elle sait mieux.
Elle devient à son tour donneuse de leçon.
Si quelque chose n’est pas fait
comme elle l’estime « normal »,
elle va devenir condescendante,
critique, méprisante, moqueuse,
ironique, voire humiliante
selon le modèle qu’elle a vécu…
Le déficit de reconnaissance
déclenche cette part gardienne
que d’aucun nomme « orgueil ».
Elle reproduit en fait ce qu’elle a reçu.
Elle ne le fait pas exprès.
Elle pense vraiment être gentille et humble
d’ailleurs elle utilise beaucoup ce mot « humble ».
Et elle pense aussi vraiment toutes les critiques
qui lui viennent ensuite avec la rage du désespoir
de ne pas être vue et reconnue dans sa puissance.
Mais la seule personne qui doit reconnaître sa puissance
c’est elle-même.
Si soudain, vous vous sentez
devenir agressif sans raison
et que vous vous trouvez dur sans comprendre,
ou bien si dans ses propos bienveillants, gentils
ou faussement humbles
vous sentez une prise de pouvoir
un air supérieur,
sans pouvoir trouver de preuves
qu’un truc cloche,
ce que vous sentez est juste.
Vous êtes peut être devant une
victime condescendante…
Nous sommes tous un peu ça :
petits devant nos patrons, amis ou clients
condescendants avec nos enfants.
Les enfants sont des maîtres
qui ont tout à nous apprendre tant qu’ils n’ont pas été abimés.
Et c’est avec le positionnement
que nous avons face à eux
-Humilité ouverte et curieuse
ou donneur de leçon critique
qui pense devoir soumettre et transmettre-
que nous pouvons évaluer l’état serein ou blessé
de notre enfant intérieur…