Comment exiger de lui qu’il m’aime comme je suis
alors que je veux le quitter lorsqu’il n’est pas comme je voudrais ?
L’autre juge ou se met en colère et je fuis.
Je réagis à sa réaction.
Je réagis par la séparation, le rejet.
Est-ce vraiment plus louable que la colère ?
Suis-je vraiment sans jugement ?
Je me conforte en me disant que ce n’est pas agressif au moins,
l’abandon n’est-il pas violent ?
Comment attendre de lui une paix intérieure et un accueil inconditionnel
s’il se sent toujours sur la sellette,
évalué, comparé, critiqué, s’il me sent prêt à le quitter
à chaque comportement qui valide cette certitude que ça ne marchera pas ?
Et en même temps comment rester face aux jugements,
aux réactions, au manque de recul et de compassion ?
L’oeuf ou la poule ?
La vie est-elle une quête vers le lien à l’Unique Amour Divin,
un renoncement à l’Amour humain toujours limité,
vers l’Amour inconditionnel de soi
faute de trouver cet amour chez l’autre ?
Ou bien l’Amour de l’autre est-il l’occasion de ressentir cet Amour divin
si je renonce enfin à lutter, à essayer,
si je renonce au modèle qui reproduit mon passé,
et que je vais vers une personne qui me voit telle que je suis dès le départ
et avec qui je peux être vraiment moi ?
Est-ce que ça existe ça ?
Ou bien un autre aura-t-il d’autres thèmes, d’autres limites à dépasser ?
Changer de partenaire est-il naturel
quand on a cheminé pour aimer l’autre tel qu’il est
et qu’on est prêt à être aimé de la même façon
mais que l’autre n’a pas fait le même chemin
ou est-ce une solution de facilité ?
Quelle est la Vérité ?
Il est si facile de choisir l’amant
avec lequel on n’a pas d’enfant, pas de finances communes,
pas de passé à pardonner et pas de quotidien.
Le couple marié est-il le chemin vers la sainteté
comme le disent les chrétiens ?
L’Amour de l’autre est-il le miroir de l’Amour que je lui porte ?
Que je me porte à moi ?
Le mariage est-il cet espace d’amour inconditionnel choisi
pour jouer à dépasser nos limites et nos jugements
comme le terrain délimite les jeux de ballons ?
Ou bien le couple est-il un moyen, un chemin plein de bifurcations
la famille une notion universelle non réduite aux liens du sang
et le mariage une simple invention humaine pour conserver l’être aimé
et se prémunir de la peur de l’abandon ?
Jésus lui-même ne s’est jamais marié…
Si j’atteins cet amour inconditionnel absolu quelles que soient ses réactions
en percevant que ça ne parle pas de moi
l’autre va-t-il être transformé et m’aimer à son tour sans condition ?
Ou bien l’Amour est-il un chemin intérieur que chacun doit faire en lui
et j’ai beau aimer l’autre, rien ne changera s’il ne plonge pas dans ses méandres
pour libérer ses blessures et mémoires passées qui l’empêche de s’aimer
et qui me coupe de lui ?
Quel est le jeu ?
Persévérer avec le même être unique pour tendre vers cet Amour Infini
comme on bâti une cathédrale avec le temps
ou bien vivre plusieurs expériences avec des êtres différents
comme on voyage à travers le monde pour y prendre part
ou encore persévérer avec le même êtres sans me limiter à lui
pour nourrir mon besoin d’harmonie, d’échange, de communion
avec ceux qui n’ont pas de Carte au Trésor projetées sur moi
et pouvoir revenir à Lui libre de toute attente et de toute frustration
s’il est d’accord pour vivre les choses ainsi ?
Y a-t-il une Vérité ?
Ce jeu de la Vie est décidément plein de mystère
de suspens et de rebondissement…