Disputes entre amis
Ce qui est drôle avec les cartes au trésor
c’est qu’elles vont toujours par paire…
La vie m’apporte de quoi dépolariser
le côté pile, puis le côté face
d’une même idée.
Le « bien » et le « mal » de chaque croyance
pour accéder au juste milieu
sans plus aucune peur qui polarise vers un extrême.
La veille, j’ai récupéré ma capacité
à être, sans angoisse
même quand je suis rejetée
par une inconnue..
Plus besoin de convaincre
ni même qu’on me comprenne.
Le lendemain, ça recommence
mais le pôle opposé :
Rejet de gens que je connais.
Heure après heure
j’enchaîne les situations « à risque ».
Comme ce formateur,
qui n’est pas du tout d’accord
avec ma vision de l’enfant intérieur
et du mental-part gardienne.
Comme cette amie
qui a coupé les ponts l’année dernière
et avec qui la même situation de conflit
se représente à moi toute la journée.
Heure après heure l’angoisse monte.
J’ai envie de sortir de la formation.
J’ai envie de couper les ponts.
Je veux me sentir en sécurité à l’intérieur.
Je parle vite, beaucoup, trop :
signes avant coureurs de peur.
Et je me couche le soir, speed
avec une sensation de malaise
sans avoir pris le temps d’aller voir.
Carte au trésor, en rêve.
Ce sont les plus simples,
elles se font toutes seules.
Je rêve que je veux trouver
une solution pour me sentir sécurisée,
que ces personnes me comprennent.
Dans mon rêve,
j’anticipe mes peurs de rejet avec cette amie :
je lui dis que ce n’est pas
que je suis toujours fourrée chez elle
c’est elle qui me dit sans arrêt
de venir me baigner avec les enfants.
Ce n’est pas que je drague son mari
c’est qu’il me parle et je lui réponds.
Ce n’est pas que j’interviens
dans la vie de son fils, c’est que son fils vient
de me déballer spontanément
ses souffrances à l’école…
…je lui ai dit d’en parler à sa maman.
Dans mon rêve, je mets des mots…
pour qu’elle comprenne
mais ce sont mes mots qui l’agacent…
Trop de mots.
Trop compliqué.
Trop lourd.
Ses yeux se froncent.
C’est le serpent qui se mord la queue.
Quoi que je fasse, je l’agace.
La peur monte, l’insécurité,
l’angoisse du rejet
par des gens que j’aime
parce que je suis ce que je suis.
Et dans mon rêve, je pleure
cette angoisse profonde qui me paralyse.
Je pose les mots qui vont avec :
« Je ne peux rien y faire ».
Une fois l’angoisse traversée tout s’apaise.
Et la ressource arrive :
la sécurité intérieure
On est tous différents.
Et cette différence peut créer des conflits.
Moi, je vis mes rejets de l’autre
comme des carte au trésor.
Je viens systématiquement m’en enrichir :
comment la situation la de moi
comment j’en suis co-créatrice.
C’est ma façon de voir.
L’autre n’a pas forcément envie
de venir rencontrer nos différences
pour accéder à cette unité,
juste milieu entre nous deux.
Et c’est ok.
Je peux survivre à ça.
sans couper la relation, ou rompre le lien.
Et le rêve suivant,
je suis la petite amie de Jean Dujardin.
On rit beaucoup et je suis bien.
Mais dans une vanne
je pose que ce n’est pas juste pour moi
qu’il aille voir ailleurs.
J’ai peur qu’il le vive mal et parte…
L’angoisse remonte, plus petite cette fois.
Et je la traverse.
Être fidèle à Soi quitte à perdre l’autre.
Personne ne vaut de subir ou mentir
pas même Jean Durjardin…
S’il l’autre me rejette quand je me dis,
s’il le fait sans chercher à échanger
c’est que la relation n’existe pas vraiment.
Je me réveille souriante, apaisée.
Plus besoin de parler à mon amie
pour me justifier sur les sujets
qu’elle risque à nouveau de me reprocher.
Je me sens en sécurité à l’intérieur
si les gens extérieurs me rejettent (pile)
Et je suis en sécurité à l’extérieur
si les gens intérieurs me rejettent (face).
Plus besoin de sortir de la formation
pas besoin de Jean Durjardin non plus.
J’ai le même à la maison de toute façon.
Je pense alors au dessin animé ViceVersa :
à la fin, chaque souvenir
est un mélange de plusieurs émotions.
Elle n’a plus besoin
que ce ne soit uniquement de la joie.
De la même façon,
je sens maintenant
qu’une relation n’est pas figée
dans le « on s’entend bien ».
On peut se fritter même fort parfois
suite à nos différences.
C’est l’affection que nous avons pour nos amis
qui rend souffrantes nos différences.
Et maintenant, je peux survivre à ça,
rester dans le lien malgré la houle.
Elle ne sera que passagère.
parce que l’Amour survit à tout
même à des années de lien rompu.