Les gens disent qu’ils ne veulent plus souffrir.
Et pourtant, même quand je leur propose
une séance gratuite pour évacuer
une souffrance précise,
ils ne viennent pas.
Comme s’ils tenaient à leurs maux
leurs problèmes, leurs deuils en suspens
leur douleur, leur colère, leur « défauts » ou leurs limites.
Comme si c’était leur identité
et qu’ils allaient perdre quelque chose.
Et je comprends.
Je voulais garder mes regrets de mère
comme si ma souffrance était un un lien avec elle
avec ce passé que je n’avais pas vu passer.
Je voulais garder ma haine contre mon père
comme pour le punir et qu’il se sente coupable
que je ne trouve jamais la paix.
Je voulais garder ma rancoeur contre mon mari
comme une vengeance de tout ce que
j’avais en fait accepté sans rien faire.
Et puis j’ai compris que ça ne leur changeait rien à eux,
que ça ne faisait du mal qu’à moi.
J’ai compris en respirant dans ma colère que
quels que soient mes désespoirs,
mes angoisses ou ma souffrance
ils sont de simples indices,
que je dois suivre comme un escape game
pour en évacuer la source et me libérer, moi.
Si je ne le fais pas, ça ne change rien au monde,
juste à ma vie à moi : je reste dans la souffrance.
Et ça, c’est mon choix.