Emmanuel Moire
Dans sa chanson Beau Malheur,
Emmanuel Moire décrit magnifiquement le processus
de la carte au trésor.
On peut résister, éviter, fuir, combattre
la problématique reviendra nous chercher
d’une façon ou d’une autre.
Car s’il y a un problème,
c’est qu’il y a un trésor à la clé
et qu’il est temps de « transcender »
notre vécu.
Laisser l’émotion ressentie face à ce « malheur »
monter enfin à son zénith sans la fuir
ressentir jusqu’à ce qu’elle s’exprime.
Ex-primer…« faire sortir ».
Plutôt que de rester en nous et de provoquer
nos comportement excessifs, réactifs
automatiques et inadaptés.
Une fois sortie, l’émotion se dissout
et laisse place à l’état ressource
qu’on ne savait même pas avoir.
C’est plus facile de le faire en étant accompagné
pour ne pas tomber dans
les stratégies de notre part gardienne
les accusations, les justifications, la médisance
la colère, l’agitation, l’addiction,
et tout ce qui sert à compenser
pour ne pas ressentir ce qui est
en réalité peur ou tristesse….
Mais après, quand on l’a contacté
quel apaisement, quelle force
quelles nouvelles solutions créatives
découvre-t-on en soi et sans effort !
Et le malheur ne reviendra jamais.
Il était là pour donner son message,
nous aider à nettoyer nos mémoires passées,
nous libérer.
Tous les malheurs sont donc beau.
Paroles :
« Tu me dis que rien ne passe, même au bout d’un moment
qu’un beau jour, c’est une impasse et derrière, l’océan
que l’on garde toujours la trace d’un amour, d’un absent
que tout refait surface comme hier, droit devant
tu me dis que rien ne sert, la parole ou le temps
qu’il faudra une vie entière pour un jour, faire semblant
pour regarder en arrière, revenir en souriant
en gardant ce qu’il faut taire et puis faire comme avant
Tu me dis que rien n’efface ni la craie, ni le sang
Qu’on apprend après la classe ou après ses trente ans
Qu’on peut dire trois fois hélas, que personne ne l’entend
Comme personne ne remplace ceux qui partent pour longtemps
Tu me dis que vient l’hiver, qu’on oublie le printemps
Que l’on vide les étagères, qu’on remplit autrement
Qu’on se rappelle les yeux verts, le rire à chaque instant
Qu’après tout, la voix se perd mais les mots sont vivants
Tu me dis que c’est un piège, un jeu pour les perdants
Que le bateau est en liège et l’armure en-fer blanc
Que plus rien ne te protège ou alors, pas longtemps
Que c’est comme un sortilège d’être seul à présent
Je peux seulement te dire…
Qu’il m’a fallu la peur pour être rassuré
Que j’ai connu la douleur avant d’être consolé
Qu’il m’a fallu les pleurs pour ne plus rien cacher
Que j’ai connu la rancœur bien avant d’être apaisé
Tu ne sais pas encore, ce que je sais par cœur.
Beau malheur »