Question de parent :
du droit de choisir au pouvoir du non.
Bonjour a tous. Je viens vous demander des conseils au sujet d’une situation qui devient compliquée. Depuis toujours ma fille de 5 ans a toujours été « plus maman » mais la depuis des semaines c’est « non c’est maman pas toi papa » alors que je n’ai rien changé. Mais mon conjoint est affreusement triste et de fait s’en prend à moi et me rejette la faute dessus. Je ne sais plus quoi faire… merci*
« La famille est le lieu où un enfant apprend à exister en société. Nous forçons souvent nos enfants à plein de choses sans comprendre que notre rôle est aussi de leur enseigner à ne pas être d’accord. Nous vivons parfois leur « non » comme des insolences ou des résistances qui remettent en question notre confiance et notre aplomb plutôt que comme des forces pour plus tard.
Sur ce sujet là, c’est elle qui a la main. Elle reprend alors son pouvoir si sa vie. Dire non à l’homme est un entraînement nécessaire pour une petite fille et c’est très juste. Dire non à l’autorité (auto-proclamée) est un entraînement nécessaire pour un enfant et c’est très juste: combien de fois le papa est celui qui crie, soumet à sa volonté, puni aussi ? Quelle force il faut pour se dresser et lui dire non !
Mais si ça devient excessif ou systématique, il y a peut-être une carte au trésor : si son « non » touche votre mari, voire le dresse contre vous, alors cela lui donne un pouvoir qu’elle ne comprend pas mais peu utiliser pour jouer… En réalité, ce n’est pas elle qui prend le pouvoir, c’est lui qui le lui donne en étant touché personnellement, en prenant ce choix « contre » lui. Il cristallise quelque chose : elle a mis le doigt sur une blessure intérieure inconsciente de son papa… C’est bizarre, c’est amusant, mais ça parle surtout de lui. Plus vite votre mari ira voir en lui comment cette sensation de rejet le touche et rejoue quelque chose de son vécu passé, plus vite la situation sera désamorcée…
Ou c’est peut-être l’inverse. Peut être y a-t-il chez vous une peur d’être mauvaise mère ou d’être rejetée que vous ne sentez pas. Elle se révèle par des attitudes qui vont beaucoup aller dans le sens de l’enfant pour être préférée, si vous faites souvent les choses pour les autres sans avoir vraiment de place pour vous même dans votre propre vie. Comme l’enfant veut souvent sauver sa maman, c’est la façon dont votre fille vous redresse, vous soutient, vous aime. Il peut alors être intéressant d’aller voir en vous s’il y a cette peur de l’abandon ou du rejet… Récupérer votre puissance, votre souveraineté, votre Soi ancré, centré et stable, qui fait que votre fille se sentira inconsciemment libre de vivre sa vie sans avoir à s’assurer que vous n’avez pas besoin d’elle…
Enfin, puisque vous êtes dans cette formation, vous êtes un parent en éveil : vous rechercher le dialogue, le respect. Si ce n’est pas la cas de votre mari, si lui est plutôt dans l’obéissance et l’autorité, quitte à utiliser l’abus de pouvoir (cris, fessée, claque, punition ou autre), il est naturel que votre fille vous choisisse vous de plus en plus. Avec vous elle se sent en sécurité. Les enfants ont naturellement cet instinct d’humanité et de compassion et reconnaissent les êtres qui « vibrent » de la même façon ou ceux, blessés, qui sont restés dans le rapport de force….
Pour moi, l’enfant est un miroir qui reflète ce que nous devons aller voir. Il déclenche souvent les «cartes au trésor» de ses parents, les non dits/peurs/inconscients qu’ils est temps pour eux de libérer… »
*question du groupe de parents Facebook « J’éduque dans la joie ».