Du jugement à la liberté
Je ne te connais pas.
Je ne sais pas qui tu es
ni ce que tu as vécu.
Ce qui te fait dire ce que tu dis
ni faire ce que tu fais.
Je ne sais pas quelles critiques
ni quels manques tu as endurés enfant,
quelles croyances extérieures tu as dû intégrer à ton insu
pour être accepté par tes proches.
Tu es le produit unique de ce que ta vie a fait de toi.
Si j’avais eu la même vie, je serais sûrement comme toi.
De même, tu ne me connais pas.
Tu ne sais pas pourquoi je fais ce que je fais.
Tu ne sais pas qui je suis, à l’intérieur,
là où personne ne plaque sur moi ses attentes,
ses filtres ou ce qu’il croît savoir que je suis.
Tu ne sais pas mes blessures,
les peurs qui me poussent à être ainsi.
Tu ne sais pas non plus mes qualités,
mes rêves, mes folies, ma force cachée…
D’ailleurs ton regard ne les cherche pas :
il voit ce qui le conforte dans son opinion de moi.
Tu me perçois comme j’ai peut-être été il y a longtemps
si tu me connaissais alors,
ou, peut être, comme ça t’arrange que je sois.
*****
Ce que je peux dire de toi parle de moi,
de ma façon de te percevoir :
ce que ton Être me fait vivre,
ce à quoi il me ramène,
peut-être ce qu’on a jugé de moi
que j’ai dû abandonner en route
et que tu te permets d’être ou de faire.
Peut-être ce qu’on a exigé de moi
que j’ai dû développer
et que tu te permets de ne pas être ou faire.
De même, ce que tu dis de moi
ne parle que de toi…
Si cela me nourrit tant mieux.
En revanche, si cela me touche de façon désagréable,
je peux aujourd’hui me relier à cette clé :
tes mots et tes pensées à propos de moi sont ta réalité.
Ils viennent de ce que te fait vivre ma présence.
Si je te fais réagir ça parle probablement
d’un manque d’amour que tu as vécu toi
où on ne t’a pas laissé être toi.
Tes jugements et tes certitudes
sont issus de ton histoire personnelle.
Ils sont l’expression de ton opinion,
ton avis, ta propre vision du bien et du mal
eux-mêmes issus de ton entourage
et de leur propre histoire. .
Si la douleur persiste elle me montre ma carte au trésor :
Aller retrouver en moi ces parts de moi blessées
celles qui ont été condamnées.
L’enfant qui tente encore de correspondre
de se faire accepté, comme si sa vie en dépendait.
Alors merci : tes critiques me permettent finalement
de sentir mes peurs, mon conditionnement.
Pour laisser sortir la douleur
et permettre à mes ressources cachées de reprendre leur place.
Tes attaques, rejets ou tes jugements me guident vers cette version de moi
parfaitement ancrée, alignée et qui n’aura plus peur d’être Moi.
Car ce que je choisis aujourd’hui comme réalité,
c’est vivre en paix à l’intérieur :
Quoi que tu fasses, quoi que tu dises,
Être la même personne, stable et confiante.
Toucher enfin ce trésor que je cherchais
et qui a toujours été là :
je n’ai rien à « changer », j’ai à « redevenir ».
Je n’ai rien à prouver, j’ai à reconnaitre et aimer.
Reconnaitre que ce que je condamne
éventuellement chez moi n’est pas moi :
C’est une part gardienne née pour me protéger.
Si je la juge ou la rejette, elle redouble d’effort.
Si je l’accueille et la rassure,
elle s’apaise et me laisse enfin la place.
Et si j’enlève ton regard et tes mots, il ne reste que la paix
car ce que je suis, en dehors de ton regard sur moi, est bon.
Alors à partir d’aujourd’hui
je ne perds plus une seconde de vie
une once d’énergie
à chercher à te correspondre
pour me sentir en sécurité en moi.
Tu me juges car nous sommes différents
mais regarde comme c’est bon :
Tu es venu ici pour être toi
et je suis venue pour être moi !
Je peux donc être ce que je suis, sereinement.
Et ce que tu envoies vers moi ne pourras plus jamais m’atteindre.
En revanche, si tu as un ressenti, un besoin, une limite,
et que tu veux échanger avec moi pour m’aider à te respecter
et embellir ensemble ce trésor qu’est notre relation,
je suis là et je t’écoute….