Ta vie comme une carte au trésor, c’est une expérience. Ça se vit. J’aurais beau l’expliquer, seuls ceux qui l’ont vécu réussissent à comprendre. C’est à la fois naturel et difficile. Naturel car je vais enfin laisser faire mon corps pour entendre son message et le laisser me montrer le chemin vers la sortie de mon enfer. Difficile car sur le chemin, je vais réaliser à quel point je suis en enfer. Reconnaitre ce que j’ai voulu éviter et fuir, quitte a étouffer l’élan vital en moi. Lorsque je fais une carte au trésor, je vais à la rencontre de cet enfant. La seconde où je le contact, c’est un pas dans le vide, comme dans Indiana Jones et la dernière croisade : le saut de la foi (min 4:12). L’émotion jaillit et cette peur sort, se dissout, meurs…
Ce n’est pas « négatif », c’est très désagréable…
L’émotion monte… Je ferme les yeux et je l’accueille cette fois : je respire et je la laisse prendre toute sa place en moi. C’est désagréable… Ben oui, si tout allait bien, je ne souffrirais pas. Je ne serais pas là, ma vie serais pure harmonie quoi qu’il se passe autour…
…et ce n’est pas encore le cas.
Cette souffrance dans mon corps, c’est le langage codé de mon enfant intérieur qui attire mon attention…
Le contact se renoue. Mes peurs remontent à la surface, comme des bulles de gaz. Elle vont enfin pouvoir s’évacuer… si j’accepte de les laisser émerger. De ressentir…
Oui, c’est désagréable… comme tomber dans le vide, comme… mourir. C’est bien ce qu’a vécu ce bébé moi lorsqu’il s’est senti rejeté et jugé. La peur de mourir. Mais il l’a enfoui parce qu’il n’y avait personne pour l’entendre et il a cru que c’est lui qui avait tort et qu’il devait s’adapter…
Sauf que ce n’était le cas. C’était juste la vérité de la personne qui a réagit à moi à ce moment là. Or, aujourd’hui encore, ça m’empêche de vivre. J’ai perdu cette part de moi et la souffrance devient trop forte.
L’enfant ne veut plus se taire, c’est pour ça que ça vient me chercher dans ma vie. Je suis prêt à l’écouter.
C’est désagréable alors je me mets à rire ou à parler, expliquer. C’est plus facile que de ressentir. Ou bien je pose des questions…
Le mental n’est pas mauvais, c’est une part gardienne de moi qui me protège des sensations de souffrance qu’elle veut éviter… Ben oui, et si ça marchait vraiment ? Qui je suis sans ce truc là, c’est une part de moi, c’est ça qui m’a protégé dans le passé…
L’inconnu fait peur. Alors, je repousse : « j’ai déjà travaillé ça… Je veux passer à autre chose ». Ou bien je trouve une bonne raison d’annuler mon rendez-vous en amont… C’est trop désagréable, ça ne peut pas être le chemin… je veux juste « aller bien »…
Pourtant, si je plonge quand même, si j’accueille cette sensation, si je contacte ce qui monte, à la seconde où je ressens, c’est déjà terminé. « Quoi ce n’était que ça ? »
Alors, je peux faire venir devant moi cet enfant intérieur. Ce « petit moi » blessé, meurtri, effrayé. Celui que tant d’autres nomment égo, et veulent encore faire taire, sans essayer de le comprendre…
Moi je sais ce qu’il a vécu. Et je peux mettre les mots pour lui, le formuler enfin, pour qu’il comprenne, lui aussi, ce qui s’est passé et que je revis au quotidien.
Je sais ce qu’il a vécu, parce que j’étais là. Il a besoin de l’entendre haut et fort et ça ne peux venir que de moi.
La reconnaissance de l’extérieure me laisse dépendante,
la reconnaissance intérieure me redresse.
Une fois sa détresse reconnue, mon enfant s’apaise.
Et je vais découvrir, une à une, toutes les parts de moi qui se sont tuent depuis si longtemps. Remonter la piste qui me conduit à chaque pièce de mon puzzle, chaque part de cet enfant intérieur, innocent et joyeux, intuitif et futé, entier et posé, centré sur lui et ouvert aux autres. Mon vrai Moi.
Et de là, qui sait ?… Je serai peut-être capable de voir aussi les cartes des autres ?… Alors, leurs mots, leurs réactions, leur agressivité ou leurs jugements ne me feront plus jamais souffrir. J’y verrai l’expression de leurs cartes au trésor, l’appel à l’aide de leur enfant intérieur. Je saurais les aimer comme je me suis aimé(e) moi, parce que c’est le seul chemin qui marchera… et ça sera devenu facile, sans effort...